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Comment conserver un savon solide artisanal ?

Comment préserver votre pain de savon artisanal ?

Les savons artisanaux, naturels et dépourvus de produits chimiques, sont plus respectueux de la peau comme de l’environnement. Plus économiques que les gels douche, leur utilisation vous permet de prélever uniquement la quantité nécessaire. En explorant le processus fascinant de la fabrication du savon, découvrez comment conserver un savon solide artisanal. Pour que votre savon prenne soin de vous et de votre porte-monnaie, apprenez à prendre soin de lui !

Pourquoi faut-il prendre soin de son pain de savon artisanal ?

Pour savoir comment conserver un savon solide artisanal, il est intéressant de connaître les étapes de sa fabrication, afin de comprendre pourquoi il nécessite d’être traité avec délicatesse. Le savon est issu d’un processus appelé saponification : c’est une réaction chimique entre un corps gras (de l’huile végétale ou de la graisse animale) et une base forte (de la soude pour créer un savon solide, ou de la potasse pour un savon liquide). Cela engendre la formation de savon et de glycérine.

Le processus de saponification à froid

Dans l’artisanat, il existe deux processus de fabrication : la saponification à froid et la saponification à chaud. J’ai choisi la saponification à froid, car la réaction se fait spontanément, sans apport de chaleur externe, ce qui en fait un procédé dont l’impact énergétique est faible. Cette méthode respecte le temps dont les matières premières ont besoin pour interagir entre elles afin de créer le savon et la glycérine. Pour favoriser l’interaction des molécules entre elles, les corps gras sont mixés avec la lessive de soude (soude + eau). Ensuite, on laisse la pâte ainsi créée se transformer en savon et en glycérine (24 à 48 h). Enfin, un temps de cure de 4 à 6 semaines minimum est nécessaire pour permettre la fin de la réaction, l’établissement d’un pH stable et l’évaporation de l’eau.

⏩ Visualisez ce processus grâce à un schéma explicatif

  • Les molécules de savon permettent de nettoyer la peau, elles captent les graisses puis les éliminent avec l’eau qui s’écoule.
  • La glycérine est directement issue de la réaction de saponification, elle a des propriétés hydratantes et adoucissantes.
  • L’artisan savonnier augmente la part de corps gras pour obtenir un savon naturellement surgras. Cette proportion d’huile non transformée permet d’obtenir un savon doux, qui nourrit et protège la peau sans la dessécher. C’est le savon privilégié des peaux sensibles et irritées.

L’élaboration du savon industriel

Le savon produit à grande échelle ne contient pas de glycérine naturelle ni de surgras. Il est issu au mieux d’une saponification à chaud : ce sont les savons « à l’ancienne » ou « au chaudron », comme le savon de Marseille ou le savon d’Alep. Dans ce cas, le mélange corps gras – base forte est chauffé à haute température, afin d’accélérer la réaction. En général, on rajoute de la soude en fin de réaction, pour s’assurer de saponifier toutes les matières grasses. Pour éliminer le surplus de soude ainsi créé, on rince à l’eau salée, c’est ce que l’on appelle le « relargage ». Ce processus extrait également la glycérine, qui est ensuite vendue séparément, car plus rentable que le savon lui-même.

De nos jours, dans l’industrie, la saponification à chaud a largement été remplacée par la méthode de fabrication continue. C’est un processus complexe, mais beaucoup plus rapide. Grâce à de l’eau sous pression, on sépare au préalable la glycérine des acides gras de la graisse naturelle. Ces acides gras sont ensuite immédiatement transformés en savon pur sous l’action de la soude. Cette opération permet de créer des bondillons de savon (des sortes de nouilles de savon), qui sont vendus à d’autres industriels. Ceux-ci se contentent de les presser, les mouler et les estampiller, après avoir ajouté des conservateurs, des agents de texture, des parfums, des colorants et… de la glycérine artificielle ! Parfois, une infime quantité d’agent nourrissant est incorporée, de manière à justifier une appellation “surgras”. Si les savons industriels ont un pourcentage d’agents surgraissants généralement compris entre 1 et 1,5 %, les savons artisanaux offrent des surgras de 5 à 9 %.

Comment conserver un savon solide artisanal ?

Composé d’ingrédients naturels, avec un surgras important, le savon artisanal fond plus facilement si vous ne connaissez pas quelques astuces simples. Pour lui permettre de durer plus longtemps et de conserver toutes ses propriétés, deux précautions sont nécessaires :

1. Protégez-le de l’humidité.

Pour maintenir l’intégrité du savon naturel, il est essentiel de lui permettre de sécher entre chaque utilisation. Pour cela, un porte-savon est la solution la plus courante. Il en existe dans bien des matériaux : céramique, liège, bois, bambou, végétal (luffa)… L’objectif principal étant de faciliter l’écoulement de l’eau afin que votre savon ne baigne pas dedans. Certains porte-savons sont perforés pour permettre à l’eau de s’écouler directement. D’autres sont conçus pour surélever le savon tout en recueillant l’excès d’eau, évitant ainsi les salissures sur le rebord de l’évier ou de la baignoire.

Évitez aussi d’exposer le savon aux éclaboussures : préférez couper l’eau au moment de vous savonner. C’est d’ailleurs une bonne habitude à prendre, plus écologique et plus économique. Si vous avez une utilisation fréquente, vous pouvez alterner les savons. Pour les familles nombreuses, vous pouvez par exemple avoir chacun votre savon. Cela leur laissera le temps de sécher.

2. Préservez-le de la chaleur.

Essayez d’éviter d’utiliser une eau trop chaude, d’autant que cela peut être irritant pour la peau. Stockez les savons dans votre penderie avant utilisation, ils seront au frais et au sec, et parfumeront vos vêtements avant de rejoindre votre salle de bain. En voyage, transportez votre savon au frais et à l’abri de la lumière, par exemple dans une boîte adaptée lui permettant de respirer et sécher. Il en existe en bois, en métal… Évidemment, il est préférable d’éviter le plastique. Et pour une option légère et écologique, le liège est idéal.

Associé à ces deux précautions, je vous recommande également de prendre l’habitude de rincer votre savon après utilisation afin d’évacuer les saletés emprisonnées dans les bulles.

Adopter ces astuces simples et efficaces vous permettra de bénéficier longtemps des bienfaits de vos savons et d’avoir une routine de soins durable, écologique et économique.

Sources :